Chef d’œuvre universel de poésie, La chèvre de Monsieur Seguin suggère un mélodrame musical en quatre parties.
La forte caractérisation de ses personnages ainsi que la progression dramatique rigoureuse invitent à rédiger
une musique tour à tour intime et tourmentée, délicate et expressive.
A la manière de Pierre et le Loup, les timbres sont apparentés au protagonistes : bois malicieux et tendres
pour la chèvre, cordes mélancoliques pour Monsieur Seguin, cuivres rutilants et féroces pour le loup.
Cet effectif instrumental épouse les différentes étapes du récit, en souligne l’implacable crescendo.
Son écriture varie entre musique de chambre au début de l’œuvre, et déploiement quasi symphonique des instruments
au cours du combat final.
Le texte d’Alphonse Daudet est traité comme un scénario. La musique lui propose des atmosphères, des sensations,
sans nécessairement se construire grâce au développement mélodique. Ainsi, l’influence de Prokofiev se confond avec
celle du jazz ou bien de la musique de film, et conduit à écrire une œuvre qui souligne et suggère plutôt qu’elle n’illustre.
Composée en 1999 pour petits et grands, cette œuvre est créée par l’ensemble Opus Neuf, rejouée près de vingt
fois par l’Orchestre National de Montpellier, avant d’être interprétée par les orchestres nationaux d'Île-de-France, de Lille, etc.
Un enregistrement est disponible dans le commerce sous forme de livre disque et de CD par les éditions Didier Jeunesse.