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Trois interludes funèbres d'après Ophélie

pour piano - 2020 - opus 47

Les célèbres Cahiers de Douai contiennent d’authentiques chef-d'oeuvres qu'Arthur Rimbaud rassemble vers 1870. Parmi eux, Ophélia ne cesse de fasciner tant par son sujet (délaissée par son amant, Ophélie meurt noyée et demeure figée au fond des eaux) que par sa charge poétique qui dépasse le cadre de la littérature pour se conjuguer avec l'iconographie ou bien encore la musique.

Conçu comme trois oraisons à la fois autonomes et complémentaires, ce cycle s'inspire librement des trois parties du poème au travers de choix esthétiques contrastés.

Placée en première position, Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits est une pièce angoissée qui repose sur la répétition quasi aléatoire d'une cellule chromatique polarisée autour du do médian. Sur ce fond obscur et résonant, des accords « fantômes », construits sur une alternance ambiguë de mib et la mineur, montent en puissance. La musique est ici légende et rend hommage à l'univers Ravélien (Daphnis et Chloé). Dans un second temps, le piano se veut plus imagé. Sur fond de glissandi troubles et liquides, résonnent des fanfares lointaines aux rythmes superposés : « On entend dans les bois lointains des hallalis ».

Un chant mystérieux tombe des astres d'or est une pièce courte, basée sur la répétition presque mécanique d'une gamme qui n'en finit pas de descendre. De cette ambiance aux allures de transe intérieure émerge une mélopée au lyrisme ambigu et dont le temps semble vouloir s'étirer indéfiniment.

Dernière pièce du cycle, ...Aux rayons des étoiles adopte un point de vue esthétique très différent des deux pièces précédentes. Après une page de lignes épurées et cristallines, dans l'aigu du piano, une sorte de passacaille sur quatre accords parfaits se met en mouvement. Le long crescendo qui s'ensuit se charge d'harmonies de plus en plus denses et conduit à un climax où le kitsch de la célèbre de toile de John Millais est illustré par une musique modale évoquant le grand orchestre. La pièce s'achève dans le balancement douceâtre des triolets et le questionnement des mélodies interrompues.

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Piano solo

Composition : 21 mars 2020
Non créé
Durée : 12 minutes
Non édité

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prix : 10 euros