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Symphonie n°2

pour orchestre - 2023 - Opus 56

Depuis toujours, ma musique est conçue pour l'orchestre, qu'il soit réel ou imaginaire. Mes premières amours sont d'ailleurs symphoniques : de Brahms à Bartók, de Ravel à Lutoslawski, en passant par les bandes originales de films hollywoodiens.
C'est ainsi que depuis la simple sonate jusqu’à la symphonie, mon langage priorise le timbre, la couleur ainsi que la polyrythmie et la densité sonore. La symphonie propose en outre un espace narratif à travers lequel il est possible de (se)-raconter une histoire, même abstraite.
Celle de cette deuxième symphonie commence par une gifle : un violent cluster des vents laisse place au grondement sourd des cordes graves et installe ainsi un climat d'inquiétude qui durera toujours. Par dessus ce tissu angoissé, surgissent des appels de cuivres, en notes répétées fortissimo, qui deviendront le véritable leitmotiv du mouvement. Ce dernier s'achève brusquement, sans conclusion véritable.
Par contraste, la deuxième partie est une page au lyrisme franc et nostalgique.
C'est par une mélodie mélancolique, aux couleurs modales, que le hautbois solo inaugure une lente montée en puissance de tout l'orchestre. Peu à peu, le travail du contrepoint nous conduit à un climax presque extatique où le temps semble se diluer. Le mouvement s'achève pianissimo, dans une énigme douloureuse aux harmonies ambiguës.
Plus extérieur, plus léger aussi, le dernier mouvement est placé sous le signe de l'irrégularité rythmique. Composé en hommage à Jerry Goldsmith (compositeur hollywoodien trop vite oublié), il est entièrement bâti sur une séquence de mesures asymétriques (5-7-5-9) desquelles se dégagent un sentiment de fête parfois apparenté au jazz. Sans aucun temps mort, la musique file allegro vers un final lumineux, délesté de toute tension.
Energie rythmique, opulence harmonique, variété des coloris, tels sont les traits de cette symphonie composée comme un portrait et dont les recherches sont plus expressives qu’expérimentales.

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Orchestre

2222 / 2220 / timb (4), perc (1) / hpe / cordes
Composition : 30 mai 2023
Création : 15 mars 2024
Orchestre National Avignon-Provence
Direction, Léo Margue
Durée : 36 minutes
(3 mouvements)
Éditions Artchipel